Comment calculer le montant de vos impôts auto entrepreneur?
Si vous vous lancez dans la création de votre micro-entreprise, il est important que vous sachiez gérer votre fiscalité. Cotisations, contributions, TVA, taxes ou encore versements libératoires, pas de panique, ce n’est pas si difficile de devenir un maître en la matière. Nous vous avons concocté un petit guide pour vous aider à vous y retrouver dans le calcul de vos impôts.
L’imposition d’un auto-entrepreneur
De par son statut, l’auto-entrepreneur bénéficie d’un régime fiscal et social simplifié. En tant que gérant d’une micro-entreprise, vous êtes catégorisé comme entrepreneur individuel. De ce fait, vous n’êtes pas redevable de l’impôt sur la société, mais sur le revenu. Le calcul de votre taux d’imposition moyen prend ainsi en compte le chiffre d’affaires de votre entreprise, en plus du revenu fiscal de référence.
La déclaration d’impôt sur le revenu
Votre déclaration s’effectue selon votre secteur d’activité. En effet, si vous faites partie des artisans-commerçants, vous intégrez la catégorie des BIC ou micro-BIC (Bénéfices Industriels ou Commerciaux). Et si votre activité est libérale, vous êtes alors désigné comme BNC ou micro BNC (Bénéfices Non Commerciaux). Lorsque ceci est bien clair pour vous, remplissez alors vos déclarations. Elles sont aux nombres de deux en ce qui concerne un auto-entrepreneur : la déclaration annuelle de revenus avec le formulaire 2042 et la déclaration complémentaire de revenus avec le formulaire 2042-C-Pro.
Le calcul de l’impôt sur le revenu
Pour savoir le montant de votre revenu imposable, il existe trois variables à prendre en compte : l’abattement forfaitaire pour frais professionnels, le quotient familial et le barème progressif de l’impôt sur le revenu. La première étape consiste au calcul du revenu imposable à la suite d’un abattement forfaitaire. Ensuite, le chiffre obtenu est divisé par les parts que vous obtenez suite au quotient familial. Ce dernier montant calculé entre alors dans le barème progressif et finalement est multiplié par le nombre de parts totales du foyer. Attention cependant, l’administration fiscale se charge d’effectuer toutes ces démarches. Lorsque vous déclarez votre chiffre d’affaires, vous ne devez donc pas y inclure l’abattement.
L’abattement forfaitaire pour frais professionnels
Plusieurs caractéristiques influent quant au calcul du revenu imposable. L’auto-entrepreneur, en raison du régime microfiscal auquel il est affilié, ne peut déduire les charges de son chiffre d’affaires total. Les achats de matériel ne sont ainsi pas amortis. Mais il obtient en revanche un abattement forfaitaire. Ce dernier s’attribue selon le domaine d’activité de votre micro-entreprise. Il est de 71 % pour les secteurs du commerce et de location de logements, de 50 % pour les secteurs de prestations de services et enfin de 34 % pour les secteurs des professions libérales et BNC. Le taux d’abattement s’établit aussi selon les frais professionnels engagés pendant l’année et son minimum est de 305 euros. Lorsque cet abattement est appliqué sur vos revenus, la somme calculée est ensuite additionnée aux autres revenus possibles du foyer.
L’auto-entrepreneur est affilié au régime microfiscal selon son chiffre d’affaires hors taxe annuel et selon un plafond maximum. Il vous faut donc faire attention à ce que celui-ci ne dépasse pas un certain seuil. Vous risquez dans ce cas de ne plus correspondre aux caractéristiques du statut d’auto-entrepreneur. Parfois, selon vos frais, il peut-être plus intéressant de renoncer au statut de micro-entreprise et donc à son régime fiscal. En effet, la déduction des frais réels peut être plus avantageuse que l’application d’un abattement forfaitaire.
Le quotient familial
Le quotient familial est calculé par l’administration fiscale après la détermination de vos revenus imposables. Ce quotient permet d’ajuster le montant de vos impôts selon votre situation personnelle et selon vos charges familiales, c’est-à-dire marié, célibataire, pacsé, avec des enfants ou non. Selon votre situation, un nombre de parts vous sera attribué, qui déterminera le calcul final.
Le barème progressif de l’impôt sur le revenu
Ce barème a été mis en place pour adapter l’impôt selon votre chiffre d’affaires. Ainsi, plus votre revenu sera faible, moins le taux d’imposition associé sera élevé et inversement. Les tranches d’imposition sont au nombre de cinq. Voici l’exemple de la déclaration 2020 sur les revenus 2019 :
- De 0 euro à 10064 euros, aucune imposition.
- De 10065 euros à 27794 euros, votre imposition s’élève à 14 %.
- De 27794 euros à 74517 euros, votre imposition s’élève à 30 %.
- De 74517 euros à 157806 euros, votre imposition s’élève à 41 %.
- Et enfin, au-dessus de 157806 euros, votre imposition s’élève à 45 %.
Les taxes de l’auto-entrepreneur
La Cotisation Foncière des Entreprises ou CFE
Cette taxe annuelle concerne les locaux de votre entreprise. Elle est calculée selon votre commune d’activité et la valeur de votre bien. Un minimum est établi suivant votre chiffre d’affaires et certaines exceptions vous en dispensent. Par exemple, votre première année d’activité, qui correspond à l’année de vos premiers revenus, est exemptée de CFE. Attention, ceci n’est pas automatique et il vous faut remplir une déclaration spécifique à diriger à votre SIE avant la fin de l’année en cours. De même, l’année qui suit la création de votre entreprise, une réduction de 50 % est effectuée sur votre base d’imposition. Aussi, une exonération est possible selon votre secteur d’activité, votre chiffre d’affaires, la zone d’implantation de votre entreprise, etc.
La taxe sur la valeur ajoutée
Cette taxe bien connue varie selon le service ou encore selon le produit. C’est un impôt indirect sur la consommation. Elle concerne l’auto-entrepreneur selon son chiffre d’affaires annuel, son domaine d’activité et seulement si ses revenus dépassent un certain seuil. Ainsi, le plafond ne sera pas le même si vous intégrez la catégorie des artisans et des professions libérales ou si vous faites partie du secteur du commerce.
Si vous êtes en franchise de TVA, celle-ci ne pourra pas être facturée à vos clients. Et il vous sera également impossible de la récupérer. Si, à l’inverse, vous êtes redevable de TVA, il vous est obligatoire d’émettre des factures et une déclaration de la TVA pour, par la suite, la reverser à l’État. Celle-ci pourra alors être récupérée si elle s’inclut dans les dépenses de votre activité.
Les questions les plus fréquentes
Afin d’obtenir rapidement une estimation du montant de ses impôts en tant qu’auto-entrepreneur, il faut aller sur le portail portailpro.gouv.fr, puis cliquer sur la section simulateur. Un outil permettra alors d’entrer le chiffre d’affaires réalisé, puis donnera le montant des cotisations et contributions, du revenu net avant et après impôt ainsi que celui de l’impôt sur le revenu. Notez que vous pouvez renseigner davantage d’informations sur l’activité afin d’obtenir une estimation plus précise.
Le site Internet de l’Urssaf possède de nombreuses ressources pour trouver des informations complémentaires sur le calcul de l’impôt pour les auto-entrepreneurs. Outre le simulateur pour estimer le montant de l’impôt, plusieurs sections fournissent des précisions sur le calcul détaillé des cotisations, le montant du versement libératoire ou encore celui du revenu abattu pour un auto-entrepreneur.
Le chiffre d’affaires correspond au revenu sans la TVA, alors que les bénéfices correspondent aux profits. Ainsi, pour connaitre ses bénéfices, un auto-entrepreneur doit prendre son chiffre d’affaires et déduire les frais et les charges.