Quel coût pour devenir auto entrepreneur ?
Vous souhaitez profiter de la liberté du statut d’auto-entrepreneur pour commencer une nouvelle activité professionnelle et vous vous demandez combien cela va vous coûter ? Le statut d’auto-entrepreneur vous permet d’exercer une activité professionnelle de manière indépendante, avec moins de pression financière que si vous créiez une société classique. Toutefois, plusieurs postes de dépenses sont à prévoir, certains obligatoires et d’autres facultatifs.
Nous allons ici faire le point à ce sujet et détailler les coûts auxquels vous allez faire face, de la création de la société à sa fermeture, afin que vous puissiez les anticiper au maximum et que vous n’ayez pas de mauvaise surprise.
Les coûts à la création de l’entreprise
L’immatriculation de l’auto-entreprise
Si vous exercez une activité commerciale, l’inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS) est gratuite. Vous n’aurez aucuns frais à régler au titre de l’immatriculation de votre activité. Pour une activité artisanale, la déclaration au répertoire des métiers (RM) est également gratuite.
En revanche, si vous exercez une activité d’agent commercial, vous devrez vous inscrire au registre spécial des agents commerciaux, ce qui vous coûtera 27 euros.
Vous pouvez effectuer votre immatriculation seul ou faire appel à un prestataire de services pour ce faire. Il vous en coûtera alors entre 10 et 150 euros, selon les prestataires et le degré d’accompagnement choisi.
Les assurances
Selon votre activité, il existe des assurances obligatoires, alors que d’autres sont facultatives. N’oubliez pas de vous intéresser au sujet des assurances avant de commencer votre activité, afin d’être couvert dès le début. Même si cela n’est pas une obligation dans votre secteur particulier, une assurance responsabilité civile peut vous éviter bien des désagréments.
En moyenne, pour assurer une activité de conseil en auto-entreprise, prévoyez un budget compris entre 150 et 400 euros par an. Ce prix augmente considérablement si votre activité est à risque et nécessite donc une assurance plus conséquente. Par exemple, si vous exercez dans le secteur du bâtiment, vous aurez besoin d’une garantie décennale, obligatoire, dont le coût peut aller jusqu’à 2000 euros par an.
Vous pouvez aussi souscrire à une garantie protection juridique, une assurance santé, une assurance pertes d’exploitation ou encore une prévoyance retraite, qui sont facultatives. Vous devrez alors évaluer, en fonction de votre situation personnelle, si vous en avez besoin ou non.
N’oubliez pas de demander plusieurs devis. De plus, relisez les contrats d’assurance qui vous sont proposés avant de vous engager, tout en gardant en tête que des assurances multirisques peuvent être plus avantageuses financièrement, puisqu’un même organisme regroupera toutes vos assurances.
Les coûts en cours d’activité
Les frais bancaires
Au commencement de votre activité, l’ouverture d’un compte bancaire dédié à votre auto-entreprise n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée, car cela simplifiera la tenue de votre comptabilité. Ainsi, soit vous prenez la décision d’ouvrir un compte bancaire réservé à votre auto-entreprise dès son immatriculation, soit vous attendez que cela devienne obligatoire, dès que vous aurez atteint 10 000 euros de chiffre d’affaires par an pendant deux ans consécutifs.
Ce compte bancaire ne doit pas nécessairement être un compte professionnel. N’hésitez pas à consulter votre banque habituelle et à faire jouer la concurrence. En effet, beaucoup d’établissements pourraient tenter de vous forcer à ouvrir un compte professionnel, dont les frais sont plus élevés, alors que ceci n’est pas une obligation légale. En tout état de cause, lisez bien les conditions générales avant de vous engager.
Si vous utilisez une banque en ligne, les frais bancaires seront compris, en moyenne, entre 0 et 10 euros par mois. Prévoyez un budget compris entre 20 et 35 euros par mois pour une banque traditionnelle.
Les frais de comptabilité
En tant qu’auto-entrepreneur, vous n’avez pas l'obligation de produire un bilan comptable, ni de compte de résultat annuel, ni de fournir de liasse fiscale aux impôts. Vous êtes parfaitement autorisé à tenir votre comptabilité par vous-même, via un tableur Excel, par exemple.
Toutefois, si vous le souhaitez, vous pouvez utiliser un des nombreux logiciels de comptabilité en ligne développés spécifiquement pour répondre aux besoins des auto-entrepreneurs. Certains sont gratuits, alors que d’autres proposent des offres complètes pour une vingtaine d’euros par mois en moyenne.
Vous pouvez aussi décider de confier votre comptabilité à un cabinet spécialisé. En moyenne, vous devrez débourser aux alentours de 700 euros par an.
L’impôt sur le revenu
Comme tout contribuable, vous devez payer un impôt sur vos revenus, selon un barème progressif. La particularité du statut d’auto-entrepreneur est que vous pouvez choisir le versement fiscal libératoire de l’impôt sur votre revenu. Ce dispositif vous permet de payer vos impôts en même temps que vos cotisations sociales. Vos revenus ne seront alors pas soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Attention, selon vos revenus et votre situation personnelle (situation matrimoniale, personnes à charge, autres sources de revenus, etc.), il peut être désavantageux d’opter pour le versement libératoire. Nous vous invitons donc à faire des simulations avant de faire votre choix.
Les cotisations sociales
L’un des grands avantages du statut d’auto-entrepreneur est que vous ne payez des charges qu’en fonction de votre chiffre d’affaires. Ainsi, si sur un exercice donné, vous ne déclarez aucun chiffre, vous n’êtes redevable d’aucune cotisation sociale. Vous pouvez choisir de payer ces charges mensuellement ou trimestriellement et vous en acquitter auprès de l’URSSAF au moment de la déclaration de votre chiffre d’affaires.
- Le taux de cotisations est de 12,8 % du chiffre d’affaires pour les activités d'achat-revente de marchandises, la restauration et l’hôtellerie.
- Ce taux est de 22% du chiffre d’affaires pour les activités de prestations de services et les activités libérales.
- En cas d’activité mixte, pensez à dissocier vos deux comptabilités et chiffres d’affaires correspondants afin d’appliquer le bon taux lors de votre déclaration.
La cotisation foncière des entreprises
Il s’agit d’un impôt local, dont le montant dépendra donc du lieu d’immatriculation de votre auto-entreprise et de la valeur locative du bien immobilier depuis lequel vous exercez votre activité. Vous bénéficierez d'une exonération intégrale de cette cotisation lors de votre première année d'activité. Lors de la deuxième année, vous bénéficierez d'un abattement de 50 % de votre base d'imposition.
À titre d’exemple, un auto-entrepreneur exerçant son activité depuis son domicile et générant moins de 32 600 € de chiffre d’affaires par an paiera entre 220 et 1000 euros de cotisation annuelle au titre de la cotisation foncière des entreprises.
Les taxes pour frais de chambres consulaires
Cette taxe sert à financer la Chambre du Commerce et de l’Industrie ainsi que la Chambre de Métiers et de l’Artisanat. Elle varie entre 0,015 et 0,48 % de votre chiffre d’affaires et doit être réglée en même temps que vos cotisations sociales. Sachez, néanmoins, que vous n'en serez redevable qu'à partir de la deuxième année d'activité de votre auto-entreprise.
La contribution à la formation professionnelle
Cette taxe correspond à un pourcentage, compris entre 0,1 et 0,3 %, de votre chiffre d’affaires. Celle-ci dépend de votre activité et doit être réglée en même temps que vos cotisations sociales. Elle permet la prise en charge financière d'une formation si vous avez réalisé un chiffre d'affaires au cours des 12 derniers mois.
Les autres coûts divers
Quelle que soit votre activité, vous aurez à prévoir de nombreuses dépenses pour exercer votre activité, que ce soit l’achat de matériel informatique ou des dépenses marketing, par exemple.
Nous vous conseillons d’établir un budget prévisionnel de toutes vos dépenses diverses afin de parvenir à maîtriser vos coûts au mieux et ainsi pouvoir être rentable au plus vite, pour vous verser une bonne rémunération.
Par exemple, avant de commencer votre activité, demandez-vous si vous souhaitez louer un local ou travailler depuis chez vous. Et n’hésitez pas à solliciter des devis chez plusieurs prestataires pour des services comme la création d’un site internet, par exemple.
Les coûts en fin d’activité
Si vous souhaitez mettre fin à votre activité pour une quelconque raison, sachez que les formalités de fermeture et de radiation d’une auto-entreprise sont gratuites. Vous n’aurez donc rien à payer si vous effectuez cette démarche sans l’accompagnement d’un prestataire de services.
Toutefois, vous pourriez vouloir mettre fin à votre activité temporairement et non définitivement comme l’impose la procédure de fermeture et de radiation. Dans ce cas, ce qui vous intéresse est alors la mise en sommeil ou cessation temporaire d’activité. Pour cela, vous devrez payer 100 euros si vous êtes commerçant et 60 euros si vous êtes artisan
En conclusion
Le statut d’auto-entrepreneur vous permet donc de vous lancer dans votre projet avec un minimum d’investissement et à moindre coût en cours d’activité. De plus, au-delà de l’aspect financier, les démarches administratives et les obligations, telles que la comptabilité, sont significativement simplifiées par rapport à ce qu’imposerait une forme sociale classique. L’auto-entreprise est par conséquent particulièrement appréciée des personnes dont l’activité ne nécessite que de faibles dépenses.
Les questions les plus fréquentes
Normalement l'ouverture du statut auto-entrepreneur est gratuite, cependant, selon la profession, des coûts supplémentaires peuvent être ajoutés. Par exemple, les agents commerciaux doivent s'inscrire au registre des agents commerciaux, ce qui coûte 24,71 €.
De même, un auto-entrepreneur dans la construction aura l'obligation de souscrire une assurance RC qui peut s'avérer chère.
Les charges sociales sont également différentes selon le secteur d'activité (22% en libéral et 12.8% pour les activités de commerce).
Bien que recourir à un expert-comptable ne soit pas obligatoire pour une micro-entreprise, c'est l'opportunité de se dégager du temps et de la sérénité, mais également de profiter de conseils fiscaux.
Il faut estimer une dépense mensuelle de l'ordre de 50 à 100 euros HT. Les honoraires peuvent varier en fonction du chiffre d'affaires et du volume du travail qui lui est confié.
Vous pouvez faire une demande d’ACRE pour profiter d'une exonération partielle des cotisations sociales la première année.
Vous pouvez également demander des aides publiques ou en tant qu'auto-entrepreneur handicapé.