Comment devenir consultant auto entrepreneur ?
Sous le nom de consultant se cache un professionnel qui, grâce à sa formation et son expérience, a acquis un niveau de spécialisation dans un domaine bien précis. Son rôle est de résoudre les problèmes de ses clients qui ont besoin d'un service d'expertise à un moment particulier. Ce métier est parfaitement adapté au régime de l'auto entreprise. Alors, si exercer avec ce statut vous intéresse, nous vous invitons dans cet article à découvrir les prérequis, la réglementation en vigueur et les différentes formalités à suivre
Consultant auto entrepreneur : les renseignements clés
Intéressons-nous tout d'abord aux principaux renseignements clés avec lesquels il conviendra de vous familiariser avant de vous lancer comme consultant auto entrepreneur :
- Votre activité dépend de l’URSSAF.
- Votre code APE est 70.22Z – Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion.
- Votre plafond de chiffre d’affaires est de 72500€ à l’année.
- Vos cotisations sociales représentent 22% de votre chiffre d’affaires et 11% si vous bénéficiez de l'ACCRE.
- Vos revenus sont imposés au titre des BNC (Bénéfices Non Commerciaux).
- Le tarif d'une journée d'expertise varie entre 500€ et 1500€ en fonction de votre niveau et domaine d'expertise
Enfin, il convient de clarifier que la modalité de consulting est très large et peut englober de nombreuses spécialités. Certaines ont une réglementation spécifique et un niveau de formation minimum conseillé, ce que nous aborderons en détail plus loin dans cet article.
Comment s'inscrire pour débuter son activité en tant que consultant auto entrepreneur ?
Pour devenir auto entrepreneur et vous lancer dans cette activité, vous devrez non seulement respecter la réglementation spécifique des activités de conseils, mais également effectuer les formalités concernant la constitution d’une micro entreprise.
Prérequis
Avant de procéder à l'immatriculation de votre auto entreprise, il est fortement conseillé d'effectuer une étude de marché et la détermination du budget prévisionnel. Ces deux analyses sont assez complexes, mais fournissent des informations précieuses sur la viabilité et la rentabilité d'une activité. Si besoin, un de vos confrères consultants ou un expert-comptable pourront vous aider dans ces démarches, si vous préférez les confier à des professionnels expérimentés.
L’étude de marché
La réalisation d'une étude de marché est une étape essentielle, quel que soit le domaine d'activité de l'auto entreprise. Cette étude se base sur l'analyse de quatre piliers : la définition du secteur d'activité, la réglementation qui l'encadre, l'évolution de la demande des clients et le type de services offerts par la concurrence sur le même secteur géographique. Ainsi, elle vous permettra de mieux comprendre les besoins des entreprises dans vos services et de mettre en place des stratégies pour mieux contrer les adversités.
La détermination du budget prévisionnel
Le budget prévisionnel est une étude chiffrée qui vise à déterminer les besoins matériels et humains nécessaires au fonctionnement de votre micro entreprise, d'anticiper les coûts exceptionnels et d'estimer les recettes. Le statut d'auto entrepreneur donne accès à de nombreux avantages, mais pour le maintenir il vous faudra respecter certaines conditions. Par exemple, si vous ne présentez pas de chiffre d'affaires pendant 24 mois ou 8 trimestres, vous serez contraint d'en sortir.
S'inscrire sur Pole Auto entrepreneur
Passé l'analyse de l'activité et rassuré au sujet de la viabilité de votre projet professionnel, vous devrez ensuite obtenir une autorisation administrative à l'exercice de votre activité. Pour cela, vous devrez obligatoirement effectuer l'immatriculation de votre auto entreprise pour devenir consultant freelancer. Cette étape sera simplifiée si vous recourez à la plateforme en ligne de Pôle entrepreneur, qui réunit dans un seuil portail toutes les démarches administratives : création, modification, et cessation d'activité.
L'immatriculation se déroule en deux étapes :
- En premier lieu, vous devrez vous inscrire au CFE (Centre de formalités des entreprises) compétent qui pour cette activité est l'URSAFF.
- Ensuite, vous devrez effectuer la déclaration de début d’activité, qui consiste en un formulaire Cerfa P0 Micro entrepreneur à compléter. Vous devrez alors indiquer la périodicité souhaitée pour la déclaration de votre chiffre d'affaires et le paiement de vos cotisations. En outre, vous pourrez opter pour le versement fiscal libératoire ou le calcul d’impôt en fonction du chiffre d’affaires réalisé.
Lors de votre demande de création d'entreprise à l'URSAFF ou au plus tard dans les 45 jours suivants, vous pourrez également faire la demande d'ACRE (Aide à la création et à la reprise d’une entreprise) en tant qu'entrepreneur débutant. Si votre demande est acceptée, vous bénéficierez de l'exonération des cotisations sociales pendant les douze premiers mois d'exercice. L'attribution de cet allègement de charges s'effectue sous certaines conditions. Vérifiez donc au préalable si vous remplissez les conditions d'éligibilité.
Obtenir son SIRET
Le SIRET est un numéro délivré par l'INSEE (Institut National des Statistiques et des Études Économiques). Composé de 14 chiffres, il est attribué à toute entreprise constituée légalement et inscrite auprès de cet institut. Il est unique à chaque établissement et est demandé systématiquement lors des démarches commerciales. Il apparaît sur les factures, déclarations fiscales et sociales, etc.
Trouver ses premiers clients
À la suite de la constitution de votre entreprise, ne comptez pas seulement sur vos compétences pour que les premiers clients apparaissent. Vous devrez être votre propre commercial, attirer vos clients et savoir vendre vos services. Cette part importante de l'activité du consultant se désigne par la prospection du marché. Plusieurs voies peuvent être employées à cet effet :
- Participez à des événements professionnels en rapport avec votre domaine, où vous pourrez échanger vos contacts, distribuer des cartes de visite et des flyers.
- Liez-vous à des ordres professionnels et à des réseaux de prescripteurs.
- Soyez présent sur internet. Cette présence doit être soignée et régulière. Créez votre site professionnel où vous mettrez en avant votre expérience académique et professionnelle. Pour augmenter votre visibilité, pariez également sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn.
- Réalisez des appels téléphoniques pour démarcher les clients d'une façon plus directe.
- Demandez à vos proches et à vos clients de passer le message sur vos prestations pour enclencher le phénomène de bouche-à-oreille.
La fiche métier du consultant.
Le travail d'un consultant est difficile à résumer, tant les missions qui lui sont proposées peuvent être diverses en fonction du client et du secteur d'activité. De façon générale, un consultant est un professionnel chargé d'analyser et de résoudre un problème spécifique d'une entreprise. Fort de ses compétences personnelles et de ses connaissances théoriques et techniques, il est apte à assumer une mission pour une durée déterminée.
Les missions
Les principales missions du consultant sont les suivantes :
- Analyser et étudier la problématique de l'entreprise.
- Établir un diagnostic et définir plusieurs scénarios pour la réalisation du problème identifié.
- Présenter ces mêmes scénarios au client et prendre des décisions.
- Identifier et chiffrer les besoins financiers et humains nécessaires au bon déroulement de la mission, préparer un cahier des charges et un planning.
- Implémenter les actions et mesurer leur efficacité au travers d'indicateurs numériques.
- Accompagner l'entreprise jusqu'au terme de la mission.
Lieu d'exercice
L’activité de consultant indépendant exige que celui-ci effectue de nombreux déplacements. Bien qu'il puisse travailler à partir de son domicile ou d'un cabinet fixe, il travaille le plus souvent chez ses clients, en intégrant les bureaux des entreprises qui font appel à ses services. Il peut également être amené à se déplacer à l'étranger.
Les qualités et les compétences requises
Un bon consultant doit indéniablement être un expert en sa matière et dominer les techniques à employer pour résoudre les missions qui lui sont proposées. Mais il devra également présenter d'autres qualités indispensables, parmi lesquelles :
- Un esprit d'écoute, d'analyse et de synthèse développé. Cette capacité lui permettra de bien comprendre les demandes des clients et de faire une offre adéquate.
- Sa capacité d'adaptation. Dans son travail, les challenges à relever et les clients peuvent être très différents. Il doit donc faire preuve de flexibilité pour s'adapter rapidement aux différentes structures qui l'accueillent.
- La détermination et la facilité de communication. Le consultant est souvent vu comme un outsider qui doit redoubler d'efforts pour s'imposer auprès des décideurs et des équipes afin de faire valider ses idées. Pour cela, il doit faire preuve de diplomatie.
- La rigueur et la créativité sont deux autres qualités essentielles. Travaillant souvent sous pression et tenu au respect des délais, il doit être extrêmement organisé et résister au stress.
La formation pour devenir consultant
Il est conseillé de vérifier, en amont de la construction de votre projet, si la spécialité de consulting que vous souhaitez exercer est ou non réglementée. La plupart des domaines de conseil, comme les secteurs du marketing et de la communication, de l'informatique ou des ressources humaines ne le sont pas, même s'il convient, pour plus de crédibilité et pour justifier son statut d'expert, de posséder un diplôme de niveau supérieur d'un établissement reconnu, au minimum bac+5. Les diplômes suivants sont habituellement valorisés :
- Master en école supérieure de commerce.
- Master en école d'ingénieur.
- Master en IEP.
- Master Pro.
- Master recherche.
Pour d'autres spécialités comme le conseil en immobilier, investissement financier ou encore le droit, vous devrez respecter certaines règles en plus des qualifications. Cela concerne les activités relevant de la CIPAV (Caisse Interprofessionnelle des Professions Libérales) et de la SSI (Sécurité Sociale des Indépendants).
Enfin, quel que soit le secteur d’activité, il est recommandé de posséder un très bon niveau d'anglais.
Le salaire
La rémunération d'un consultant exerçant à son compte dépend de nombreux facteurs, les principaux étant son domaine d'expertise et son expérience. Il est ainsi possible de distinguer deux échelons :
- Le consultant junior peut gagner entre 2500 et 4200€ brut par mois
- Le consultant chevronné peut espérer gagner jusqu'à 6375€ brut par mois
Les débouchés
L'activité de consultant a de beaux jours devant elle. Les entreprises qui ont recours à ces professionnels apprécient la flexibilité de cette solution. Elles peuvent ainsi recourir à un service d'expertise pour des missions temporaires, lors d'un problème particulier ou pendant des périodes de surcharge de travail. Engager un consultant représente également la possibilité d'obtenir un regard neuf et de nouvelles approches pour la résolution de problèmes. Enfin, si les coûts d'un service de conseil sont non négligeables, ceux-ci doivent être comparés aux divers frais épargnés par rapport à un contrat d'embauche : assurances, retenues à la source, vacances, congés maladie, etc. Pour toutes ces raisons, le consulting est un marché croissant offrant d'excellents débouchés. En outre, le statut d'auto entrepreneur est particulièrement bien adapté à ce métier.
Les questions les plus fréquentes
En optant pour le statut de micro entrepreneur, de nombreux avantages s'offrent à vous :
- Les démarches pour la création de l'entreprise sont simples et peu coûteuses.
- Vous bénéficiez d'une fiscalité avantageuse et d'un régime social simplifié.
Si les avantages de ce statut sont appellatifs, il convient également d'alerter sur les quelques inconvénients :
- Vous devez respecter le seuil du chiffre d'affaires sous peine de perdre les avantages du régime.
- Par conséquent, l'évolution de votre entreprise est limitée ou alors vous devrez passer au statut de société.
- En outre, le patrimoine personnel de l’entrepreneur peut être saisi en cas de dettes. La responsabilité illimitée du consultant entrepreneur présente donc un risque.
Il n'existe pas d'assurances obligatoires pour un consultant exerçant selon le modèle de l'auto entreprise. Comme il exerce en général dans des locaux qui ne sont pas de sa responsabilité, l'assurance multirisque ne le concerne pas. Bien que facultatives, deux autres assurances sont néanmoins recommandées :
- L'assurance de responsabilité civile professionnelle ou RC Pro. Cette assurance couvre les éventuels dommages matériels et physiques occasionnés sur un tiers pendant le déroulement de son activité.
- La protection juridique. En cas de litige avec un client, cette assurance pourra être activée et assumer éventuels frais relatifs à votre défense en cas de procédure judiciaire.