Comment devenir prothésiste ongulaire auto entrepreneur?
Aussi appelé styliste ongulaire, la prothésiste ongulaire est une experte de la beauté des mains et des pieds. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette profession a le vent en poupe. De plus en plus de femmes et d’hommes souhaitent un look parfait jusqu’au bout des ongles et font régulièrement appel aux prothésistes ongulaires pour réaliser leur nail art. Vous avez envie de vous lancer dans le monde du bien-être et vous spécialiser dans la beauté des ongles en auto-entrepreneur ? Alors, cet article est fait pour vous. Vous allez découvrir toute la réglementation et les informations relatives à ce métier selon le statut de micro entrepreneur.
Prothésiste ongulaire auto entrepreneur : les renseignements clés
Avant de voir plus en détail en quoi consiste le métier de prothésiste ongulaire auto entrepreneur, voici quelques informations clés qu’il est important de connaître pour devenir micro entrepreneur :
- Le code APE qui lui correspond est généralement le 9602B, relatif aux soins de beauté ;
- Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) compétent est la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) ;
- Le plafond de chiffre d’affaires qui ne doit pas être dépassé est de 72 500 € ;
- Le taux des cotisations sociales s’élève à 22 % du chiffre d’affaires ;
- Le prix moyen d’une prestation est de 30 à 70 € en fonction de la nature de celle-ci;
Comment s'inscrire pour débuter son activité en auto entrepreneur prothésiste ongulaire ?
Se lancer dans le micro entreprenariat ne doit pas être pris à la légère. En effet, pour que l’activité soit viable, exercée sereinement et légalement, il convient de réaliser certaines démarches obligatoires ainsi que de répondre à des critères spécifiques. Découvrons plus précisément de quoi il s’agit.
Prérequis
- Dans un premier temps, avant de débuter votre activité, de penser au matériel et à l’inscription en tant qu’auto entrepreneur, il est indispensable de préparer une étude de marché complète et précise. Cela permettra de définir le potentiel de l’activité, les possibilités de réussite dans votre zone de chalandise en fonction de la concurrence, des tarifs que vous souhaitez pratiquer, de la clientèle potentielle, etc. ;
- Il vous faudra ensuite évaluer le coût de lancement de votre nouvelle activité en déterminant un budget prévisionnel qui prendra en compte plusieurs critères : matériel, local, véhicule, personnel, communication, visibilité, etc. Cela vous donnera une idée de la rentabilité du projet ;
- En ce qui concerne l’investissement matériel, vous devrez faire l’acquisition d’un certain nombre d’outils spécifiques : lampe UV, coussin repose-main, limes, gels, huiles et dissolvants, vernis, etc. ;
- Pour ce qui est des besoins humains, en tant que prothésiste ongulaire auto entrepreneur, vous travaillerez certainement seule dans un premier temps. Si l’activité se développe, il vous faudra éventuellement intégrer un ou plusieurs professionnels supplémentaires pour vous aider à gérer la clientèle et offrir le meilleur service possible. Dans ce cas, vous devrez penser au lieu et à la manière de les recruter ainsi qu’à leur rémunération ;
- Enfin, le lancement d’une telle activité représentant une certain investissement financier, il vous faudra monter un business plan pour appuyer vos arguments lors de la demande de prêt ou de réunions avec d' éventuels partenaires financiers.
S'inscrire sur Pole Auto entrepreneur
Bien que le modèle de l’auto entreprise offre de nombreux avantages comptables et une réglementation simplifiée, la prothésiste ongulaire auto entrepreneur doit tout de même effectuer certaines démarches obligatoires pour exercer en tant que tel :
- La première étape est la déclaration d’auto entreprise. C’est une démarche facile et rapide qui s’effectue en ligne sur le site de l’URSSAF. Elle vous permet en autre de définir votre activité, de choisir entre le paiement mensuel ou trimestriel des cotisations ainsi que le système de prélèvement ;
- La prothésiste ongulaire auto entrepreneur étant une activité artisanale, la seconde formalité est l’inscription auprès de la Chambre de Métiers et l’enregistrement au Répertoire des métiers (RM). Dans le cas où vous décidez de vendre des produits ongulaires (vernis, limes, etc.), vous devrez aussi vous immatriculez auprès du RCS via la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI).
Obtenir son SIRET
Le SIRET (Système d’Identification de Répertoire des Établissements) est un numéro composé de 14 chiffres attribué automatiquement et gratuitement par l’INSEE à tous les autos entrepreneurs. Une fois que votre CFE compétent a étudié et validé votre dossier d’inscription, il le transférera à l’INSEE qui vous enverra à son tour un courrier par voie postale avec votre numéro de SIRET et votre code APE.
Trouver ses premiers clients
Si le statut d’auto entrepreneur a de nombreux avantages, une des principales difficultés reste la recherche et la fidélisation de la clientèle. Ne faire partie d’aucune entreprise signifie gagner ses clients, démontrer son professionnalisme, ses qualités et ses capacités professionnelles. Ce n’est pas une tâche facile, mais elle n’a rien d’impossible non plus.
Afin de pouvoir trouver ses premiers clients, il existe des méthodes simples et efficaces qui entrent toutes dans la stratégie marketing et commerciale. Voici un aperçu de certaines solutions qui font leurs preuves, quel que soit le domaine d’activité :
- Soigner sa communication digitale : créer des profils professionnels sur les réseaux sociaux les plus populaires comme Facebook, Instagram ou Twitter en pensant à les alimenter régulièrement ;
- Ouvrir un site internet qui vous permettra d’expliquer votre activité en postant par exemple des vidéos et photos de vos créations, d’afficher vos tarifs et promotions, d’annoncer vos emplacements, etc. ;
- Miser sur la visibilité locale : le bouche-à-oreille reste un des meilleurs moyens de faire parler de son activité, surtout dans le monde du bien-être et de la beauté. Ne lésinez donc pas sur les petites affiches dans les commerces de proximité et la distribution de flyers pour attirer le monde ;
- Demander à vos clients de vous laisser un commentaire sur les réseaux ou sur votre site pour parler de leur expérience.
La fiche métier du prothésiste ongulaire
La prothésiste ongulaire (un métier qui se conjugue souvent au féminin, mais qui n’exclut pas pour autant les hommes qui se lancent d’ailleurs de plus en plus sur cette voie) a pour objectif d’embellir les mains et les pieds. Cela nécessite une certaine technique, mais aussi l’adaptation à la morphologie, aux envies et aux particularités spécifiques (allergies, état de santé, traitement médical, etc.) des clients.
Ayant clarifié les prérequis et les différentes démarches administratives, intéressons-nous désormais aux points qui caractérisent ce métier.
Les missions
La spécialiste de la pose et de la décoration des faux ongles met son savoir-faire au service de ses clientes en utilisant plusieurs outils (capsules, vernis, strass, bijoux, etc.) ainsi que plusieurs techniques professionnelles en fonction des envies et des attentes de ses clients. Ses missions principales sont :
- L’extension : la mission première de la prothésiste ongulaire auto entrepreneur est d’allonger les ongles (qui sont naturellement courts ou qui ont étés rongés) en venant déposer de faux ongles appelés « capsules » ;
- Le remplissage : après une à deux semaines, l’ongle naturel repousse et il se forme un petit espace au niveau de la base. La technique de remplissage consiste à venir combler le vide en question en déposant une nouvelle couche de gel ou de résine ;
- La dépose : les capsules doivent au bout d’un moment être enlevés. La prothésiste effectue donc la dépose en limant les petites capsules ou en les faisant fondre dans un liquide spécifique ;
- Les réparations : parfois, la prothésiste est amenée à réparer des ongles naturels abîmés ou absents en utilisant la technique du modelage et/ou de l’extension ;
- Le modelage : c’est une technique qui a pour but de renforcer un ongle abîmé en posant une résine qui durcit à l’air libre ou du gel qui sèche sous une lampe UV ;
- La décoration : pour les clientes qui le souhaitent, il est possible de décorer les faux ongles en y appliquant de petits strass, des paillettes ou en jouant sur les couleurs et les dégradés ;
- La french manucure : c’est l’application d’un trait de vernis blanc plus ou moins épais sur le bord de l’ongle.
Lieu d'exercice
Travailler de manière indépendante donne de multiples possibilités quant au lieu d’exercice de la prothésiste ongulaire :
- Ouvrir son propre salon : vous pouvez tout à fait décider d’ouvrir votre propre salon ou institut ongulaire mais le statut d’auto entrepreneur n’est peut-être pas le plus adapté à cette possibilité. Pourquoi ? Principalement parce que vous serez soumis à un plafond de chiffre d’affaires qui pourrait ne pas être suffisant pour couvrir les différents frais qu’engendre un local (loyer, décoration, ameublement, éventuels travaux, etc.) ;
- Travailler en tant que prothésiste itinérante : dans ce cas, vous pourrez proposer vos services à votre domicile, chez vos clients, dans des instituts de beauté, des salons de coiffure ou des bars à ongles à l’occasion de missions ponctuelles, des foires, marchés ou salons pour des évènements exceptionnels, etc.
Les qualités et les compétences requises
Comme mentionné précédemment, la prothésiste ongulaire auto entrepreneur doit avoir un certain nombre de compétences techniques spécifiques. Elle doit aussi posséder de grandes qualités humaines pour mettre à l’aise ses clients et leur faire passer un moment agréable. Voici donc les principales qualités qu’elle doit avoir :
- l’habileté et la technicité ;
- la rigueur, la concentration et la minutie ;
- une très bonne vue ;
- un sens développé du contact, de la communication et de l’écoute ;
- la créativité.
La formation pour devenir prothésiste ongulaire
Il existe 2 types de prothésistes ongulaires : celles qui proposent uniquement du stylisme et celles qui proposent en plus les manucures.
Pour les premières, la loi stipule qu’elles ne nécessitent aucun diplôme ni qualification particulière pour exercer. Bien qu’il soit tout de même conseillé de connaître les bases du métier.
En revanche, les prothésistes ongulaires souhaitant proposer les manucures doivent être titulaires d’un CAP en soins esthétiques et corporels ou d’un diplôme égal ou supérieur enregistré au RNCP (Répertoire national des certifications professionnels).
À savoir que certaines CMA peuvent faire le choix de refuser l’immatriculation à une prothésiste ongulaire n’ayant pas de CAP.
Règles d’hygiène et clients à risques
La pratique du stylisme ongulaire peut être à l’origine d’infections, la prothésiste se doit donc de suivre des règles d’hygiène strictes :
- désinfecter tous les instruments entre les clients (repousse cuticule, coussin repose-main, etc.) ;
- nettoyer et stériliser les équipements et les surfaces (tables, chaises et fauteuils, sol, etc.) ;
- ne pas utiliser la même lime plusieurs fois et préférer les limes individuelles ;
- se laver et désinfecter les mains le plus régulièrement possible ;
Bien que ne présentant aucun danger pour la santé, le stylisme ongulaire peut en revanche engendrer certaines complications : douleurs, déformation de l’ongle, infections. La prothésiste ongulaire a de ce fait le droit de refuser certains profils de clients « à risque » :
- les mineurs de moins de 16 ans, étant donné que leurs ongles ne sont pas encore complètement matures ;
- les clientes allergiques à certains produits nécessaires à la pose de capsules ou les personnes fragiles ;
- les clientes présentant des mycoses ou autres maladies de l’ongle.
Les questions les plus fréquentes
Contrairement à l’esthéticienne, la prothésiste ongulaire ne peut pas réaliser de manucures (sauf si elle a les qualifications pour) et ne peut pas non plus effectuer de soins (modelages, gommages, massages, etc.).
S’il n’existe aucune obligation en termes d’assurance, en pratique il est cependant recommandé de souscrire à une responsabilité civile professionnelle, une assurance auto et multirisque professionnelle ainsi qu’à une protection juridique.
Pour obtenir sa carte d’artisan ambulant et avoir ainsi la possibilité d’exercer dans différentes communes, il suffit de remplir le formulaire Cerfa 14022 et de fournir les pièces justificatives demandées.