Comment devenir styliste auto entrepreneur?
Le métier de styliste fait beaucoup rêver. Entre création et réalisation, le styliste invente la mode de demain, que ce soit dans le domaine de la haute couture ou du prêt-à-porter. Son challenge est immense, il faut donner vie à ses idées et ses inspirations et les matérialiser. Les stylistes peuvent être intégrés au sein des entreprises de mode, c’est aussi un métier qui se prête extrêmement bien au freelance et donc au statut d’auto entrepreneur.
Styliste auto entrepreneur : les chiffres clés
- 5,5 %: Taux d’imposition et charges sur le revenu
- Activité associée à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA)
- Code APE 7410Z : Activités spécialisées de Design
Comment s’inscrire pour débuter son activité auto entrepreneur en tant que styliste ?
Prérequis
Il est important de comparer les avantages entre un poste de styliste salarié ou un statut d’indépendant avant de se lancer dans l’aventure auto entrepreneuriale. En étant intégré en tant que salarié, le styliste bénéficie de plusieurs avantages : la sécurité de l’emploi avec un revenu mensuel fixe, le travail en équipe et la proximité avec ses collègues, une culture d’entreprise forte qui permet de consolider l’identité de la marque au fil des collections dessinées. Cependant, si autant de stylistes on choisit de travailler en étant indépendant, c’est que cette deuxième alternative présente beaucoup d’avantages à leurs yeux: une flexibilité dans les horaires de travail pour accorder son rythme à ses périodes de créativité, la diversité des clients pour se renouveler à chaque mission, ainsi que la multiplicité des tâches permettant un apprentissage du métier en continu.
Il est tout à fait possible de commencer sa carrière en tant que salarié puis après plusieurs années de décider de se lancer à son compte ou bien au contraire de chercher plus de stabilité après des années de freelance et de se faire embaucher en tant que CDI ou CDD dans une entreprise. L’évolution de la carrière de styliste peut ainsi se faire facilement en passant du statut d’indépendant à celui de travailleur salarié.
Pour être le mieux préparé possible et obtenir ses premiers contrats, il est important de s’équiper en amont et de se former aux logiciels nécessaires à la réalisation de son métier.
S’inscrire sur Pole Auto Entrepreneur
Le régime de l’auto-entrepreneuriat est parfois choisi rapidement, sans prendre le temps de vérifier que la microentreprise est en adéquation avec les besoins de l’activité. Grâce à Pôle Auto Entrepreneur, il est possible d’être conseillé, aiguillé pour choisir au mieux le régime pertinent. Pole Auto Entrepreneur accompagne ensuite le styliste dans toutes les démarches administratives nécessaires pour devenir auto entrepreneur, depuis l’inscription auprès de l’Urssaf jusqu’aux déclarations mensuelles et à l’émission des factures.
Obtenir son SIRET
Une fois l’inscription auprès de l’Urssaf effectuée, le délai d’obtention du SIRET est assez court. Ce numéro est essentiel dans la vie du styliste auto entrepreneur et sera constamment demandé pour l’identification de la micro-entreprise et la gestion des paiements et factures.
Trouver ses premiers clients
Pour un styliste indépendant, gagner ses premières missions est un vrai challenge. Cela est plus facile pour les indépendants ayant déjà travaillés en entreprise et ayant donc plus de contacts dans le milieu de la mode et du design. Pour les novices, il faudra faire preuve d’un peu de patience et surtout être capable de démontrer sa valeur ajoutée à travers les premières missions. La création d’un book pour présenter les collections imaginées lors de précédents projets est indispensable, afin que les clients potentiels puissent apprécier la qualité du travail mise à leur service. Le réseau doit être cultivé à tout prix, car il s’agit d’un élément essentiel pour se faire connaître et embaucher pour des missions de stylisme en indépendant.
Une fois les premières missions effectuées, trouver de nouveaux clients s’avère une tâche plus aisée et qui permet de pouvoir varier les domaines et le contenu des projets proposés. C’est une des grandes forces de métier en tant qu’indépendant.
La fiche métier du styliste
Les missions
Le styliste a pour mission principale de créer les nouvelles collections d’une maison de haute couture ou d’une marque de mode en prêt-à-porter.
En amont, il doit se tenir informé des tendances globales du secteur, des innovations, des phénomènes de société. À partir de ces informations, il crée, en les dessinant, ses nouvelles idées de vêtements ou accessoires. Il les associe à une gamme de couleurs et choisit les tissus et matériaux en adéquation avec le rendu final désiré.
Les propositions sont généralement revues par le directeur artistique et les chefs de produit. Il faut ensuite passer à l’étape de conception, qui se fera en binôme avec un modéliste, chargé de patronner la création pour qu’un prototype puisse en être réalisé. Le styliste doit savoir prendre en compte les contraintes en termes de coût et de production pour que ses idées soient réalisables. De plus, elles doivent s’intégrer à l’esprit général de la marque, son image globale.
Le styliste suit ensuite la fabrication du produit dans toutes ses étapes pour vérifier qu’il est bien conforme à l’inspiration initiale.
Le styliste doit savoir jouer avec les contraintes qui lui sont imposées en termes de production, de budget et de contraintes environnementales. Le choix des matières en est un facteur clé.
Se faire connaitre
Le styliste peut exercer son métier, quel que soit l’endroit où il se trouve. Pour lui, l’enjeu majeur est avant tout de se faire connaître, en faisant preuve de créativité pour « percer ». Pour cela, il a besoin en plus de son talent de se servir de ses connaissances en communication et marketing. Plusieurs outils sont incontournables pour se faire connaître dans le métier de la mode :
- créer son book avec ses réalisations précédentes pour pouvoir présenter la diversité de son expérience et les compétences développées
- être visible sur Internet : page Web, réseaux sociaux
- participer aux évènements des métiers de la mode, agrandir et cultiver son réseau au maximum
D’un point de vue géographique, il est intéressant pour un styliste de cultiver une expérience de travail à l’étranger pour enrichir son savoir-faire. La renom du stylisme français est un atout à savoir exploiter pour trouver des clients d’autres continents.
Les qualités et les compétences requises
La première qualité requise est la créativité. Il faut être passionné par le domaine de la mode, les matières, les styles, les phénomènes de société. Le styliste doit avoir un œil aiguisé pour percevoir les tendances à venir, les évolutions de la société globale et celles liées à la mode. Il doit faire preuve de curiosité et développer son intuition, ce qui seront ces deux moteurs de recherche pour trouver des designs innovants.
Ensuite, il est important de savoir dessiner pour pouvoir retranscrire sur le papier ses idées avec des croquis précis qui pourront être lus et interprétés par les autres membres de l’équipe de création. Désormais, il faut aussi maîtriser les logiciels de conception, qui sont devenus des outils du quotidien du styliste, que ce soit dans une maison de haute couture ou pour une marque de prêt-à-porter.
Il est également nécessaire de savoir s’adapter. Le styliste doit proposer des alternatives en cas de refus d’un modèle, de ne pas être buté sur ses créations et de pouvoir en suggérer d’autres qui plairont à ses clients.
Le secteur de la mode est réputé pour sa dureté et la concurrence sans pitié qui s’y joue. Il est donc important d’être aussi fort physiquement et mentalement pour soutenir la pression, savoir valoriser son travail, exposer et défendre ses idées, sous peine de se faire mettre à l’écart. La forme physique ne doit pas être sous-estimée. Le rythme en période de défilés et de lancement de nouvelles collections est extrêmement soutenu, avec souvent des journées de plus de 12 h de travail. Il est préférable d’être en bonne santé et d’avoir une résistance au stress développée pour pouvoir gérer ses périodes.
Le métier peut paraître solitaire, mais à part la conception des modèles qui se fait en travail individuel, de nombreuses autres facettes du métier de styliste se font en équipe. Il est essentiel de savoir communiquer pour pouvoir partager ses idées, ses valeurs, ses intuitions auprès de ses collaborateurs et des clients. Avec l’internationalisation des métiers de la mode, il est maintenant indispensable pour un styliste de pouvoir s’exprimer couramment en anglais. Ce qui sera d’ailleurs un plus pour prétendre à des postes ou missions dans d’autres pays, afin de se former à de nouvelles cultures stylistiques que la sienne.
La formation pour devenir styliste
De nombreux cursus privés ou publics permettent d’accéder à cette profession. Le niveau d’étude varie entre Bac + 2 et Bac + 5, en fonction des aspirations de l’étudiant. C’est par ailleurs une profession où il est envisageable de reprendre des études pour se spécialiser dans un domaine après plusieurs années d’exercice. Il est possible de commencer à s’orienter vers cette profession avec un Bac Pro Métiers de la Mode puis continuer avec un BTS (innovation textile, métiers de la mode, etc.) ou bien d’intégrer une école comme Formamod Paris, Mode Estah, Esmod, ou autre). Il faut compter entre 2 à 5 ans d’études pour obtenir un diplôme d’école de stylisme. Beaucoup de ces formations peuvent se faire avec des organismes privés, il est important dans ce cas de bien vérifier le contenu du programme et la reconnaissance du diplôme sur le marché du travail. Dans tous les cas, la concurrence est rude et le nombre de places limitées, le niveau de qualification requis est donc de plus en plus élevé.
Le salaire du styliste
Comme toute activité en indépendant, la rémunération du styliste auto entrepreneur dépend de son taux horaire, du nombre d’heures travaillées, de son niveau d’expérience, mais également de sa notoriété. Son revenu peut être irrégulier en fonction des mois et dépend fortement de l’activité dans le secteur de la mode et du lancement de nouvelles collections.
Un styliste peut gagner entre 1800 € et 2400 € brut mensuels tandis qu’un professionnel confirmé peut prétendre à une rémunération brute mensuelle supérieure à 4000 €.
Les débouchés
Le rêve d’un grand nombre de stylistes est d’ouvrir sa maison de couture au bout de quelques années, d’avoir une griffe à son nom. Pour cela, il est important de bien prendre en compte la concurrence rude sur ce secteur, les coûts et investissements liés à la création de sa propre marque. Il est indispensable de développer un business plan détaillé et de se faire entourer par des conseillers financiers et marketing afin de voir la viabilité du projet.
La liberté de création restant au cœur des préoccupations, beaucoup optent pour garder le statut d’indépendant et travailler en collaboration avec des maisons de haute couture ou de prêt-à-porter pour une saison ou plus.
Enfin, le styliste déjà bien établi peut lancer son bureau de stylisme. Il devient alors conseiller auprès des entreprises recherchant ponctuellement ou plus régulièrement son expérience et sa connaissance des tendances.
Les questions les plus fréquentes
Le styliste imagine et réalise le dessin des futurs produits, vêtements ou accessoires. Le modéliste donne vie à ses dessins en créant le patron pour pouvoir réaliser la création. Ce sont deux métiers complémentaires. Mais il existe aussi le métier de styliste-modéliste qui dans la pratique est assez répandu. Dans ce cas, c’est une seule et même personne qui gère plusieurs étapes de la création et de la réalisation. Ce sont notamment des profils recherchés dans les plus petites structures.
Être styliste auto entrepreneur exige d’être sûr de soir et de sa valeur ajoutée. La concurrence est rude et les places sont chères. Une formation solide, des expériences à l’étranger et surtout une passion pour le métier sont des éléments indispensables pour trouver sa légitimité dans ce milieu exigeant. Il peut être intéressant d’avoir une double casquette de styliste-modéliste pour augmenter ses chances de se voir proposer des missions. C’est une carrière qui peut mener à de nombreuses évolutions.