Les métiers de l'artisanat en auto entrepreneur

Artisan auto entrepreneur

Bien que les démarches pour ouvrir une auto-entreprise en tant qu’artisan soient simplifiées, il est toujours nécessaire de connaitre certaines informations avant de se lancer dans l’aventure qu’est l’entrepreneuriat. Aussi, quelqu’un désireux de mettre en place ce type de projet peut se poser de nombreuses questions, telles que : comment devenir artisan auto-entrepreneur ? Qu’est-ce que le métier d’artisan exactement ? Quelles sont les obligations administratives et fiscales d’un auto-entrepreneur dans l’artisanat ? Et bien d’autres questions encore. Dans cet article, nous répondons donc à toutes vos questions sur le statut d’auto-entrepreneur dans l’artisanat.

Comment devenir artisan auto-entrepreneur ?

Quelles sont les démarches pour devenir artisan auto-entrepreneur ?

Pour ouvrir une micro-entreprise en tant qu’artisan, vous devez pouvoir justifier des vos compétences. Pour cela vous pouvez certifier avoir 3 ans d’expérience dans le métier de l’artisanat ou présenter un diplôme conforme vous permettant de réaliser votre activité. Vous devrez ensuite remplir une déclaration de création d’activités. Cette dernière se fait généralement en ligne, bien que vous puissiez la réaliser par voie postale ou la faire dans un CMA (chambre des métiers et de l’artisanat). Votre dossier devra alors comporter le formulaire P0 CMB, une pièce d’identité, un justificatif de domicile, une déclaration de non-condamnation et l’attestation de suivi du SPI, si besoin.

Enfin, pour pouvoir exercer votre activité d’artisan, vous devrez obtenir une immatriculation au répertoire des métiers (RM). Cette dernière permet d’obtenir l’attestation K-bis qui sera alors souvent demandée par vos fournisseurs, mais aussi vos clients.

La taxe de chambre des métiers s'élève à 130 euros, mais en tant qu’auto-entrepreneur dans l’artisanat, vous en êtes exonéré durant les trois premières années de l’exercice de votre activité.

Quelle sont les aides de l’état disponibles pour soutenir votre projet d’ouvrir une micro-entreprise dans l’artisanat ?

Il est tout à fait possible d’obtenir des aides de l’état pour vous aider à ouvrir votre micro-entreprise dans l’artisanat.

L’ACCRE : une aide pour démarrer son activité d’artisan auto-entrepreneur

L’ACCRE est un dispositif permettant aux auto-entrepreneurs qui viennent de créer leur activité d’être exonéré partiellement des cotisations sociales. Ces dernières peuvent alors être réduites de 50% durant la première année de création de l’entreprise, ce qui est souvent d’une grande aide pour débuter son activité.

Aussi, de nombreuses personnes peuvent toucher cette aide : les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA, les jeunes ayant entre 18 et 25 ans, les auto-entrepreneurs qui souhaitent créer leurs auto-entreprises dans une zone urbaine sensible, etc.

Cumul des allocations

Les créateurs d’auto-entreprise peuvent aussi obtenir un coup de pouce de l’état notamment en ayant le droit de cumuler diverses allocations. Il est ainsi possible de cumuler une partie l’allocation chômage, l’ASE, le RSA ou encore l’ASS. Pour savoir si vous êtes concernés, n’hésitez donc pas à vous renseigner.

Quelles sont les formations pour devenir artisan auto-entrepreneur ?

Auparavant, il était obligatoire de suivre une formation pour devenir auto entrepreneur dans l’artisanat. Cette dernière, nommée SPI (stage de préparation à l’installation), est aujourd’hui facultative, sauf exception pour certaines activités artisanales nécessitant généralement des règles d’hygiène strictes. Vous pouvez donc ouvrir une micro-entreprise en tant qu’artisan sans suivre de formation.

Mais il peut tout de même être intéressant de suivre une formation avant de faire toute démarche, car elle pourrait vous apporter plusieurs aides précieuses dans les formalités en répondant à de nombreuses questions sur la gestion et le statut d’une auto-entreprise : quelles cotisations pour un micro-entrepreneur ? Quels impôts ? Quelles différences entre les statuts d’entrepreneur exclusif et complémentaire ? Etc.

Pour ce qui est du prix, suivre une SPI vous coutera en moyenne 194 euros pour une semaine de stage (qui est aussi accessible en formation à distance). Vous pouvez accéder à des aides pour pouvoir financer votre formation de la part de Pôle Emploi, de la caisse des métiers ou encore grâce au CPF.

Qui peut devenir artisan micro-entrepreneur ?

Sous réserve de pouvoir justifier de ses compétences, presque tout le monde peut ouvrir une micro-entreprise. En effet, le statut d’artisan auto-entrepreneur peut être cumulé avec celui de salarié, d’étudiant, de retraité et même de fonctionnaire sous certaines conditions.

Le métier d’artisan auto-entrepreneur plus en détail

Le métier d’artisan auto-entrepreneur : définition

L’artisan auto-entrepreneur dirige une micro-entreprise. Son statut est donc simplifié et il est donc au régime micro-BIC ce qui lui permet d’avoir de nombreuses facilités administratives et fiscales.

En tant qu’artisan, il exerce alors une activité dans l’artisanat : cela comprend donc les prestations de services telles que les réparations, fabrications, constructions, alimentation, etc.

Quel est le salaire moyen d’un auto-entrepreneur ?

Le revenu moyen d’un artisan auto-entrepreneur est de seulement 9816 euros par an selon L’INSEE. En effet, on notera que seulement 10 % des auto-entrepreneurs exerçant une activité d’artisanat déclarent un chiffre d’affaires supérieur à 26 000 euros par an. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible de gagner plus, bien au contraire. Cela dépend de votre domaine d’activité, de vos compétences et de nombreux autres facteurs. De plus, il faut noter que beaucoup d’auto-entrepreneurs exercent une deuxième activité en parallèle : leur micro-entreprise en tant qu’artisan leur permet ainsi simplement de compléter un premier revenu en tant que salarié, par exemple.

Il est donc possible de gagner bien plus pour un auto-entrepreneur, son chiffre d’affaires étant cependant plafonné : un artisan auto-entrepreneur ne peut pas déclarer un chiffre d’affaires supérieur à 72 500 euros par an, sinon il ne pourra plus privilégier du statut d’auto-entrepreneur.

Artisan auto-entrepreneur : quelles sont les obligations fiscales et administratives ?

Remplir sa déclaration de chiffre d’affaires : une obligation pour l’artisan auto-entrepreneur ?

En tant qu’artisan auto-entrepreneur, vous êtes dans l’obligation de déclarer votre chiffre d’affaires à l’Urssaf de façon mensuelle ou trimestrielle, selon ce que vous avez choisi lors de votre déclaration d’activité. Cela se fait très simplement : il s’agit de se rendre en ligne sur le site de l’Urssaf et d’inscrire son chiffre d’affaires dans la section dédiée de votre compte. Les charges et cotisations sociales peuvent alors être également directement payées sur le site à la fin de la déclaration.

Notez aussi qu’un auto-entrepreneur exerçant dans l’artisanat doit déclarer son chiffre d’affaires même si celui-ci est nul, au risque de devoir payer des frais supplémentaires parfois importants.

Obligations comptables de l’artisan auto-entrepreneur

Même si les obligations comptables d’un artisan auto-entrepreneur sont assez légères par rapport aux entreprises, elles sont tout de même présentes. Ainsi, le chef d’une micro-entreprise exerçant dans l’artisanat est tenu de tenir un livre des recettes et un registre des ventes, et ce, en tout temps.

Par ailleurs, le livre des recettes doit être rempli par tous les auto-entrepreneurs, qu’ils soient artisans ou non. Ce dernier doit contenir :

  • La date du paiement
  • Son montant
  • Le nom de votre client
  • La nature de la vente ou de la prestation réalisée
  • Le numéro de la facture correspondante
  • La méthode de paiement

Le registre des ventes, lui, concerne exclusivement les auto-entrepreneurs réalisant de la vente et assimilées. Ce dernier doit également contenir les informations suivantes :

  • Les ventes réalisées
  • La date de l’encaissement
  • Le montant toutes taxes comprises
  • La référence de la facture
  • Le nom de votre fournisseur
  • La méthode d’encaissement (chèque, espèce, etc.)

Notez que dans les deux types de livres, il est également nécessaire de mentionner les références de vos factures : ces dernières doivent être conservées pendant 10 ans, en tant qu’auto-entrepreneur, afin de les montrer en cas d’inspection fiscale.

Les métiers les plus rentables en tant qu'artisan auto entrepreneur

Le statut d’auto-entrepreneur est particulièrement intéressant en termes de rémunération pour certains métiers de l’artisanat. Il ne fait cependant pas oublier de respecter les contraintes liées au statut d’auto-entrepreneur ainsi que les obligations légales inhérentes à certains métiers. Parmi les métiers les plus rentables, on trouve notamment :

Création du statut d'auto entrepreneur serrurier

Le serrurier est un artisan spécialisé dans la sécurité et la construction d’ouvrages métalliques, tout particulièrement des serrures. Au quotidien, un serrurier auto-entrepreneur peut accomplir de nombreuses missions telles que :

  • créer, rénover ou poser des serrures et des clés, ainsi que divers ouvrages en métal
  • réaliser des dépannages en urgence
  • étudier les demandes clients et proposer des solutions sur mesure
  • fabriquer l’ouvrage métallique adapté, en réaliser le montage et effectuer les réparations, l’entretien et la maintenance des ouvrages

Le serrurier en auto-entreprise travaille auprès de différents clients, notamment s’il a une spécialisation. Cela peut être des particuliers, des professionnels du BTP ou bien encore des entreprises. Comme souvent pour les artisans du bâtiment, le serrurier a l’obligation de souscrire une assurance de responsabilité civile professionnelle.

En termes de rémunération, un serrurier à son compte peut gagner jusqu’à 2800 € net par mois. Au niveau de ses prestations, un remplacement de serrure peut aller de 75 € à 500 €, un remplacement de clé de 5 € à 60 €, une ouverture de porte simple de 60 € à 200 € et une ouverture de porte blindée de 80 € à 700 €. Les tarifs horaires dépendent énormément de la région ou la ville où exerce le serrurier. Pour rappel, le plafond de chiffre d’affaires annuel est de 72 500 €.

Ouvrir une auto entreprise en plomberie

Le métier de plombier consiste pour l’essentiel à installer et réparer les canalisations d’eau et de gaz et à assurer l’acheminement de l’eau ou du gaz vers les équipements qui en ont l’usage. Au quotidien, il exerce donc plusieurs missions, par exemple :

  • déterminer la disposition de la tuyauterie en fonction des plans des bâtiments
  • installer les canalisations, dépanner et réparer les installations présentant un défaut
  • remplacer des installations sanitaires existantes

Pour devenir plombier auto-entrepreneur, le professionnel doit disposer d’un diplôme ou justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans ce domaine.

Concernant la tarification des services du plombier, elle dépend de la région où il exerce ainsi que du type de service demandé. Les tarifs des plombiers sont le plus souvent fixés à l’heure, mais les prestations les plus courantes peuvent aussi être forfaitaires. Le tarif horaire peut varier entre 30 € et 60 €, auquel s’ajoute le prix du déplacement (en moyenne entre 20 € et 40 €). Les tarifs au forfait dépendent des prestations effectuées, mais il faut compter en moyenne 250 € pour la réparation ou la pose de w.c., 200 € pour l’installation d’un évier, 400 € pour une intervention après une inondation par exemple. Ainsi, sa rémunération est comprise entre 1 500 € et 3 500 € par mois.

Créer une micro entreprise en tant qu'électricien

L’électricien assure l’installation et la réparation des infrastructures et des équipements électriques. Il a ainsi au quotidien différentes missions comme :

  • la mise en place et la maintenance des équipements électriques
  • la réalisation et l’entretien du réseau
  • la sécurisation des installations électriques et sa mise aux normes
  • le conseil aux clients pour choisir les solutions les mieux adaptées

Il peut travailler sur différents types de chantiers, notamment en fonction de sa spécialisation. Sa clientèle peut être constituée de particuliers ou bien de professionnels.

La rémunération d’un électricien auto-entrepreneur varie entre 1 500 € et 4 000 € par mois. Ce montant dépend de nombreux facteurs comme le nombre de clients, le tarif horaire, l’ampleur des contrats à réaliser, le nombre d’heures dédiées à l’activité. Mais en règle générale, un électricien auto-entrepreneur pratique un tarif compris entre 35 € et 45 € par heure de travail.

Peintre micro-entrepreneur

Le métier de peintre en bâtiment est une autre profession compatible avec le régime de la micro-entreprise. Il est responsable du recouvrement des murs et des plafonds, notamment via l’utilisation de peinture. L’artisan travaille aussi bien pour de la construction que de la rénovation, et effectue plusieurs missions au quotidien, notamment :

  • l’installation et la protection de son chantier
  • la préparation des surfaces et l’application d’une ou plusieurs sous-couches
  • l’application de peinture ou la pose de divers autres revêtements
  • le conseil auprès de ses clients dans leurs choix

Le peintre auto-entrepreneur peut fixer lui-même ses tarifs. Pour cela, il doit également prendre en compte ses frais comme l’achat du matériel. En général, les tarifs moyens constatés varient entre 20 € et 45 € de l’heure, ce qui permet à l’auto-entrepreneur de dégager des revenus importants pouvant aller jusqu’à 4 500 € par mois si l’activité marche bien.

Pour être peintre auto-entrepreneur, il est nécessaire de remplir certaines conditions. Il s’agit d’une activité réglementée qui demande de pouvoir justifier de la qualification nécessaire (diplôme ou expérience de plus de 3 ans dans le domaine). Il est aussi nécessaire de souscrire à certaines assurances obligatoires.

Menuisier

Le menuisier est un artisan professionnel qui travaille le bois ainsi que potentiellement le PVC et l’aluminium. Il a plusieurs missions à gérer au quotidien :

  • dessiner des plans et des schémas de ses créations (meubles, cloisons, etc.)
  • sélectionner les matériaux adaptés et les découper à l’aide d’outils spécifiques
  • installer les différents éléments sur le chantier et en réaliser les finitions nécessaires
  • conseiller ses clients

Alors qu’autrefois, un menuisier fabriquait seulement du mobilier, sa profession est désormais plus large et il peut se spécialiser dans un domaine en devenant par exemple menuisier agenceur, menuisier constructeur ou bien encore menuisier en art du bois.

Le métier de menuisier est réglementé. Il doit pouvoir produire un justificatif de sa capacité à exercer ce métier. Par ailleurs, il doit nécessairement souscrire à une assurance de responsabilité civile professionnelle ainsi qu’à la garantie décennale sur les travaux exécutés.

La rémunération des menuisiers auto-entrepreneurs dépend beaucoup du niveau d’expérience et de l’endroit où ils exercent. Sa tarification horaire est située en moyenne entre 40 € et 60 € par heure, sachant que pour garder son statut d’auto-entrepreneur il ne doit pas dépasser la limite des 72 500 € par an.

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